- putatif
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• fin XIVe; lat. ecclés. putativus, de putare « estimer, supposer »♦ Dr. Enfant, père putatif : celui qui est supposé être l'enfant, le père de tel ou tel. ⇒ présomptif. — Mariage putatif, qui, en dépit d'une décision le frappant de nullité, produit ses effets juridiques jusqu'à la date de cette décision.Synonymes :- prétendu- supposéputatif, iveadj. DR Qui juridiquement est réputé être ce qu'il n'est pas en réalité.— Mariage putatif: mariage nul, mais contracté de bonne foi et dont les effets antérieurement produits subsistent jusqu'à son annulation.⇒PUTATIF, -IVE, adj.A. — DR. Qui est ,,supposé de bonne foi avoir une existence légale`` (BARR. 1967).♦ Enfant, père putatif. Qui est supposé être l'enfant de, le père de. M. Fonrouge, père putatif de Lolo-Phiphi, a déclaré qu'il ne reconnaissait point cet enfant comme issu de ses œuvres, qu'il n'était que son père adoptif (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1831, p. 419). C'était quelqu'un de très bien, Égée, mon père; de tout à fait comme il fallait. En vérité, je soupçonne que je ne suis que son fils putatif (GIDE, Thésée, 1946, p. 1416).P. métaph. Il fallait placer à la tête Lavoisier, le père putatif de toutes les découvertes qui font du bruit (MARAT, Pamphlets, Charlatans mod., 1791, p. 291).♦ Mariage putatif. ,,Mariage que les parties ont contracté à tort, mais de bonne foi, dans l'ignorance où elles sont des empêchements qui s'opposaient à leur union`` (BÉL. 1957).B. — P. ext. Qui est supposé être. Peut-être mon offenseur putatif ne voulait-il pas m'offenser, et peut-être même ne lui en voulais-je pas. Ce n'était qu'un malentendu. Une fausse situation (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 194).Prononc. et Orth.:[pytatif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1694-1740 au masc.). Étymol. et Hist. Dernier quart XIVe s. « réputé pour être ce qu'il n'est pas » filz putatis (EUSTACHE DESCHAMPS, Le Miroir de mariage, 10799 ds Œuvres compl., éd. G. Raynaud, t. 9, p. 347); 1842 « qui est supposé avoir une existence légale » mariage putatif (Ac. Compl.). Empr. au lat. médiév. du domaine jur. putativus (formé sur le supin putatum de putare « supputer, compter, estimer »), XIIe s., Pater Pueri Putativus (ap. Bromptonum, p. 909 ds DU CANGE); en b. lat. au sens de « imaginaire, non réel » (en parlant de l'Incarnation, selon le docétisme, hérésie gnostique), v. BLAISE Lat. chrét. Fréq. abs. littér.:10.putatif, ive [pytatif, iv] adj.ÉTYM. XIVe; lat. ecclés. putativus, de putare « estimer, supposer ».❖1 Dr. || Enfant, père putatif : celui qui est supposé être l'enfant, le père de tel ou tel et qui est considéré comme lié par les obligations et jouissant des droits attachés à la relation de filiation (ou de paternité).♦ (1842). || Mariage putatif : mariage qui, en dépit d'une décision le frappant de nullité, produit ses effets juridiques jusqu'à la date de cette décision, à raison de la bonne foi des deux époux ou de l'un d'eux seulement (→ Incestueux, cit. 4).2 Par ext. Littér. Que l'on pense être tel.0 La mort lui volera impitoyablement ce qu'il considère comme son bien, réel ou putatif, et la mort est son plus haut tourment.Annie Leclerc, Parole de femme, p. 31.❖DÉR. Putativement.
Encyclopédie Universelle. 2012.